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Marion Charbonneau (marion.charbonneau @ univ-pau.fr)

ARCHIPAPatrimonialisation des ressources bioculturelles au profit de l’agriculture paysanne familiale en Argentine et au Chili : comment articuler communautés rurales, État et marché ?

Equipe :

  • Responsables du projet  : Pascale MOITY-MAIZI (UMR GRED) et Roberto CITTADINI (INTA-Argentine)

  • Chercheur : Marion CHARBONNEAU

Projet :

ARCHIPA part de l'hypothèse que la mobilisation des ressources du patrimoine bioculturel dans un esprit de justice sociale peut rendre l'agriculture paysanne plus inclusive et faciliter la transition agroécologique. Pour inverser le processus de marginalisation de l'agriculture paysanne, diverses expériences et recherches proposent de (re)découvrir et de réactiver les connaissances, productions et pratiques qui favorisent la transmission et la durabilité des systèmes agricoles. L'inclusion des petits producteurs nécessite la conception de modèles économiques qui stimulent les circuits courts pour la diffusion, la valorisation et la commercialisation de leurs produits auprès des consommateurs, locaux et éloignés, en tenant compte des particularités locales qui les rendent dignes d'une patrimonialisation.

Dans une approche interdisciplinaire, systémique et comparative, le projet propose les objectifs suivants :

- réaliser, avec les communautés agricoles, un inventaire des biens naturels et culturels (types et variétés de produits alimentaires et artisanaux, techniques d'obtention et/ou de transformation, paysages et constructions caractéristiques, etc.) liés aux savoirs et pratiques paysannes qui peuvent avoir une valeur patrimoniale. Ces inventaires comprendront la recherche et la validation des mémoires locales actuelles ou documentées, ainsi que des traces archéologiques dans les paysages agraires anciens et les pratiques qui les ont construits, contribuant ainsi à ancrer l'identité de l'agriculture actuelle dans l'histoire locale,

- identifier dans l'histoire locale les pratiques économiques, agricoles, territoriales ou culturelles qui ont affecté et continuent d'affecter les ressources naturelles, agricoles ou artisanales, afin d'évaluer les niveaux de connaissance et d'utilisation que les acteurs en ont aujourd'hui et les modifications que ces connaissances ont subies dans le temps, dans un contexte où les hégémonies culturelles et la mobilité économique fragilisent la transmission des savoirs locaux,

- préciser les éléments spécifiques du patrimoine bioculturel qui peuvent être valorisés et protégés par des actions de valorisation ainsi que les dispositifs d'identification et/ou de différenciation d'origine et de qualité pour promouvoir les produits agricoles et l'artisanat paysan sur différents marchés ou auprès de nouveaux utilisateurs (citadins, touristes),

- reconstruire l'histoire agraire locale de chaque territoire et, dans une approche systémique, préciser les causes sociales et environnementales des phases de développement ou de déclin de l'agriculture, afin de sensibiliser les acteurs locaux à la rationalité (et aux limites) des pratiques de gestion passées des territoires et de leurs ressources,

- identifier les politiques et acteurs internationaux et nationaux (experts et politiques) qui interagissent ou peuvent interagir avec les producteurs locaux pour promouvoir des mécanismes inclusifs (des producteurs aux consommateurs) pour la valorisation du patrimoine bioculturel par la transmission et le marché,

- comparer des expériences locales contrastées et en extraire des éléments de connaissance et d'expertise qui peuvent être généralisés dans la recherche et établir des recommandations à l'intention des acteurs locaux du développement,

- identifier, promouvoir et diffuser les conditions organisationnelles locales qui stimulent les stratégies de valorisation du patrimoine proposées sur la base des collaborations réalisées.

Les sites privilégiés pour cette recherche et cette collaboration entre trois pays se trouvent dans les vallées et les hautes terres andines de l'Argentine et dans la zone côtière du Chili.

À partir d'une première communauté d'échanges entre l'Argentine, le Chili et la France, à laquelle participent des universitaires, des étudiants, des chercheurs et des ingénieurs d'organismes nationaux de recherche, la création d'un réseau interaméricain et français de recherche, d'échange d'expériences et de formation sur les processus patrimoniaux est envisagée.

Commanditaires :

Partenaires :

Durée :

36 mois