
Lise DesvalleesJunior Chair leader, Maître de conférences
- Docteure en géographie et aménagement
- Agrégée de géographie
UPPA - Campus universitaire Collège SSH - UMR 6031 TREE Institut Claude Laugénie
Avenue du Doyen Poplawski 64000 PAUPolitical ecology, vulnérabilité énergétique, transition énergétique, social practices
lise.desvallees @ univ-pau.fr
06 76 88 21 11
https://tree.univ-pau.fr/
Parcours
Lise Desvallées est chercheuse au laboratoire TREE et maître de conférences en géographie à l’Université Pau. Spécialiste des pratiques de consommation énergétiques des ménages, ses recherches portent sur les dimensions spatiales des inégalités : sur la précarité énergétique, les vulnérabilités liées au logement et à la mobilité, et sur les consommations des ménages aisés. Ses travaux se déploient principalement sur le terrain européen, en France, en Espagne et au Portugal. Elle pilote actuellement une chaire de recherche à l’Université de Pau (Dynamiques des vulnérabilités énergétiques, DYEV) et un programme financé par l’Agence Nationale de la Recherche (Pratiques des populations aisées et environnement, POAEE).
Docteure en géographie du LATTS (Université Gustave Eiffel), normalienne et agrégée de géographie, Lise Desvallées a précédemment été postdoctorante au laboratoire TREE.
Responsabilités
Responsable scientifique des projets
- DYEV, Dynamiques des vulnérabilités énergétiques
- POAEE, Pratiques des populations aisées et environnement
Animation de la recherche
À partir de 2024 Coresponsable, avec Brice Auvet (post-doctorant à TREE) et Catherine Grandclément (sociologue au département R&D de EDF) d’une liste de diffusion EnergieSSH destinée aux chercheurs francophones hébergée par le CNRS: energiessh @ services.cnrs.fr
2022 Contribution au volet « vulnérabilité énergétique » du rapport ARPÈGES, Pour une Transition Énergétique au service de la société, la réflexion prospective sur la recherche sur l’énergie commanditée par la cellule énergie du CNRS. Disponible sur Halshs : https://shs.hal.science/halshs-04594804v1/document
Coordination de séminaires de recherche
Depuis 2021 Coordination des cycles de séminaires interdisciplinaires du laboratoire TREE, cinq séminaires par an depuis 2021
2021-2023 Coordination des cycles de séminaires de géographie du laboratoire TREE, un séminaire par mois sur la période
Organisation de session dans une conférence internationale
2026 Membre du comité d’organisation de la session « Interactions entre localisation résidentielle, logement et mobilité : les enjeux d’une thématique transversale », avec jean-Pierre Nicolas, Guilio Mattioli, Catherine Morency et Nicolas Coulombel, Soumission au congrès annuel de la Royal Geographic Society pour 2026.
2022 Membre du comité d’organisation de la session « La géographie francophone et les changements environnementaux globaux », Union Géographique Internationale, Paris.
Activités d’évaluation
Contribution aux activités de relecture anonyme pour des revues scientifiques : Energy Research and Social Sciences (6 évaluations), Conservation Biology (1), Géocarrefour (1), Energy Policy (1) et NETCOM (1).
Membre du comité scientifique de la 34e édition du Festival International de Géographie, tenu en septembre 2023, sur le thème des Urgences.
Compétences
Cette section aborde les méthodes que j’ai utilisées et développées durant mon parcours de recherche, et que je continue de mettre à jour. Elle est organisée en fonction de trois grands objectifs que j’identifie dans ma démarche de production scientifique.
Définir une contribution à la littérature
Une première démarche méthodologie consiste à identifier les contours d’un champ de recherche. Elle est justifiée par le dynamisme des champs dans lesquels je m’inscris, qu’il s’agisse de la political ecology ou de l’energy justice, une production de plusieurs centaines, voire milliers d’articles rend nécessaire le recours à des outils de bibliométrie. Je maîtrise donc l’outil Bibliometrix (Aria and Cuccurullo, 2017), qui permet d’identifier la structure académique d’un champ de recherche. Je mobilise également le logiciel Iramuteq, qui permet d’en explorer la structure conceptuelle, en identifiant des grandes catégories de discours. J’ai pu combiner ces méthodes dans l’article d’épistémologie de la political ecology mentionné plus haut (Desvallées et al., 2022).
Mener une enquête ménages
L’axe empirique de la chaire de recherche à l’université de Pau, avec une enquête ménages administrée à 10 000 personnes et ayant reçu 900 réponses, a été un exercice de conduite de projet. Le doctorant et moi-même avons conçu un questionnaire et développé un ensemble scripts de traitement des réponses à l’aide du logiciel R. Le traitement à plat, la conception d’indicateurs croisant des données comme les revenus et les dépenses énergétiques, la réalisation de régressions et d’analyses factorielles et de classifications ascendantes hiérarchiques ont fait l’objet d’un travail en commun et d’un partage par le logiciel libre GitLab.
Ce questionnaire été poursuivi par 68 entretiens semi-directifs, dont l’analyse a mobilisé une conception collective et une mise en cohérence d’une grille de codes avec le logiciel MaxQda, une démarche différente du travail de codage que j’avais déjà mené en thèse.
Définir les contours d’un problème public
Au cours de mon parcours de recherche, j’ai travaillé sur une série de problèmes publics : la compensation carbone, la vulnérabilité énergétique en Espagne et au Portugal, et en France la controverse sur les éoliennes en mer, et la sobriété énergétique. J’ai élaboré des démarches pour saisir ces objets vastes, en me fondant sur deux outils :
- La méthode de l’analyse de presse accompagnée par le logiciel Iramuteq, qui permet d’identifier des grands ensembles de discours.
- L’analyse des contenus du web social avec l’outil Radarly, qui moissonne les données des réseaux sociaux, de la presse et des sites Internet, et permet d’identifier les débats et les principaux influenceurs.
Cette démarche, mobilisée en particulier dans le cadre de mon post-doctorat sur les éoliennes en mer, a servi de socle méthodologique à la poursuite du projet dans lequel j’ai travaillé, la chaire TEEN, et a été reproduite sur d’autres controverses autour de technologies.
Participer à la réflexion d’acteurs publics
L’ensemble des travaux de la chaire et de l’ANR suscite l’intérêt du département de recherche et développement du gestionnaire du réseau de transport français RTE. Il est partenaire d’une convention de collaboration pour l’année 2024, dont les modalités sont des séminaires d’échanges autour des principaux résultats. En 2025, cette convention est reconduite avec un objectif de production scientifique commune autour d’enquêtes ménages et d’élaboration de modèles de prévision de la consommation d’énergie domestique.
Thèmes de recherche
Mon objet de recherche est la consommation énergétique des ménages, avec comme fil directeur l’approche de la political ecology. Cette dernière a commencé à guider mes réflexions en master de géographie et elle fonde cadre théorique de mes recherches.
Durant ma thèse, j’ai appliqué la political ecology à l’objet des vulnérabilités énergétiques domestiques, définies par l’exposition au risque d’entrer en précarité énergétique de ne pas pouvoir satisfaire ses besoins pour participer pleinement à la société. Prolongeant les travaux sur la fuel poverty, ce concept de vulnérabilité énergétique permet de comprendre le caractère multidimensionnel des formes de privations, et de les interpréter au regard des politiques énergétiques, urbaines, et sociales (Bouzarovski et al., 2018). J’ai choisi de l’appliquer dans des terrains en Espagne et au Portugal pour montrer comment le problème était construit, vécu, et traité politiquement.
De 2019 à 2020, un contrat post-doctoral à l’université de Pau m’a permis d’ajouter l’objet des transitions énergétiques, présent, mais secondaire dans la thèse. J’ai interprété le déploiement de l’éolien en mer en France en croisant l’étude de son système d’innovation énergétique et celle des contestations dont font l’objet l’ensemble des projets de fermes offshore. Ce travail m’a permis de re-problématiser les vulnérabilités énergétiques dans un contexte plus large de transition, en posant la question de l’impact social des transitions.
C’est ainsi que j’ai construit le questionnement de la chaire junior que je porte à l’université de Pau en 2021, avec un contrat de cinq ans et une enveloppe budgétaire permettant de recruter une équipe de trois contractuels. Son objet est d’étudier les consommations énergétiques domestiques dans un spectre plus large, en allant au-delà des vulnérabilités. J’ai ainsi ajouté le coût représenté par la mobilité et par le logement, et ciblé une enquête sur les personnes ayant déménagé, pour saisir la manière dont l’énergie entre en compte dans les choix résidentiels, au moment où se créent les dépendances énergétiques. En 2025, la chaire arrive au terme des thèses engagées, et la valorisation de ses travaux durant l’année 2024 est détaillée dans cette synthèse.
En parallèle, j’ai lancé un nouveau cycle de recherches avec un projet financé par l’ANR au titre du dispositif Jeunes Chercheurs Jeunes Chercheuses. Il cible un autre extrême du spectre des consommations énergétiques, celle des plus aisés, qui restent peu étudiées malgré l’enjeu qu’elles représentent dans la transition énergétique par leur volume, par les leviers financiers et politiques dont disposent les plus aisés, et par leurs impacts sur les normes sociales de consommation.
Encadrement
J'encadre actuellement trois thèses de doctorat:
Emma Drago, « Dynamiques de mise à l'agenda des consommations d'énergie des populations aisées en France », thèse de sciences politiques en codirection avec Claire Le Renard, chargée de recherche développement durable, Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés (LATTS). Thèse à l’université de Pau qui débute le 1er octobre 2025.
Johan Milleret, « Comment les communautés énergétiques multi-acteurs questionnent la définition des valeurs en sciences économiques. Une lecture institutionnaliste », thèse d’économie en codirection avec Amélie Artis, professeure des universités, thèse à l’Université Grenoble Alpes et commencée en octobre 2024.
Julien Haine, « Pauvreté énergétique et stratégies de transition : le cas des territoires périphériques en Nouvelle-Aquitaine », thèse de géographie, en codirection avec Renaud Le Goix, professeur des universités, et en cotutelle entre l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et l’Université de Paris. Thèse commencée en septembre 2021.
Projets
Le projet POAEE (ANR JCJC 2024), 296 000€
Financé par l'ANR de 2025 à 2029, porte sur les pratiques et modes de vie des populations aisées en France. Il a pour objectif d'analyser la manière dont ces populations, par leur mode de vie, participent aux dynamiques de transitions énergétiques et environnementales.
L'ensemble des scénarios prospectifs sur l'atténuation du changement climatique prévoient, entre autres changements fondamentaux à mener, des évolutions des modes de vie. La recherche a produit de nombreuses contributions sur les impacts de ces changements sur les populations vulnérables, et a peu travaillé sur les populations aisées, hormis sur une élite des ultra-riches très consommateurs.
Loin de ces cas exceptionnels, les pratiques des CSP+ sont importantes parce qu'elles ont un impact direct et indirect sur l'environnement. Direct, par les émissions qu'elles génèrent, et indirect, parce qu'elles contribuent à fixer des standards de modes de vie souhaitables : c'est souvent en référence à des connaissances, des parents, des amis aisés que sont définis ce que sont un "bon" logement ou de "bons" loisirs.
Dès lors, l'objectif de ce projet est à la fois de caractériser ces modes de vie, et d'étudier des leviers et des freins à leur engagement dans les transitions énergétiques et environnementales. Pour cela, l'équipe du projet participe à des enquêtes nationales (IPSOS, CREDOC) et développe ses propres dispositifs méthodologiques (enquête ciblée et campagnes d'entretiens), en analysant les ménages et les politiques publiques.
Le projet POAEE s'appuie sur une équipe interdisciplinaire, qui associe des approches de géographie, de sociologie, d'économie et de science politique
Collaboration avec l'opérateur du réseau de transport d'électricité, Rte, 85 000€
2023-2027 Contrat de collaboration avec l’opérateur français du réseau électrique, Rte, pour le partage de connaissances (budget : 20 000€) puis à partir de 2025 pour la réalisation d’une enquête menée par le centre de recherche CREDOC (budget : 85 000€)
La Chaire Junior DYEV, 300 000€
Commencée au 1er avril 2021, analyse les dynamiques des situations de vulnérabilités énergétiques – les difficultés qu’ont des ménages à satisfaire leurs besoins en transport et en consommation domestique – dans un contexte général de mise en œuvre de politiques de transition énergétique. Le programme de recherche adopte une approche spatiale de la problématique, prenant comme cas d'étude un « transect énergétique » dessiné à travers les paysages du Sud-Ouest de la France. La méthodologie associe une analyse des politiques et des mobilisations collectives locales à une étude des pratiques quotidiennes. D’une part, ces recherches permettent une meilleure compréhension des impacts qu’ont les stratégies de transition énergétique sur les ménages vulnérables. D'autre part, en mobilisant les apports d'un comité de pilotage regroupant les acteurs de l'administration, le programme vise à évaluer le potentiel d’une transition énergétique à visée sociale dans les communes françaises. Le projet est structuré par trois axes de recherche:
- Axe 1: les pratiques des ménages
- Axe 2: les politiques publiques,
- Axe 3: phase finale, la chaire vise à l'élaboration d’une typologie du potentiel de transition vers des modes d’habiter et de déplacement décarbonnés dans les collectivités locales.
Publications
Ouverture des publications dans un nouvel onglet
Articles publiés dans des revues à comité de lecture (9)
Desvallées, L, Haine, J., 2025, « Double Energy Vulnerabilities in France : When Residential Choices Lock Households into Patterns of Energy Dependence ». Energy Research & Social Science, Vol. 123, 104037. Doi : 10.1016/j.erss.2025.104037.
Auvet, B., Chailleux, S., Desvallées, L., 2024. « La modernité écologique à l’épreuve des héritages des modernités précédentes : oppositions conservatrices à des projets de transition énergétique », Développement durable et territoires, Vol. 15, n°3. Doi: 10.4000/13cqi.
Auvet, B., Arnauld de Sartre, X., Desvallées, L., Le Visage, S., Chailleux, S., 2024. « La modernisation écologique en action : les promesses à l’aune de leurs contradictions internes », Développement durable et territoires. Vol. 15, n°3. doi: 10.4000/13cqj.
Desvallées, L, Arnauld de Sartre, X., 2023, « In the shadow of nuclear dependency: Competing pathways and the social acceptance of offshore wind energy in France », Energy Research & Social Science, Vol. 98, 103029, Doi: 10.1016/j.erss.2023.103029.
Desvallées, L., Arnauld de Sartre, X., Kull, C., 2022, « Epistemic communities in political ecology: critical deconstruction or radical advocacy? », Journal of Political Ecology, Vol.29, Issue 1, Doi: 10.2458/jpe.4702.
Arnauld de Sartre, X, Missaghieh-Poncet, J, Desvallées, L, 2022, « En France, l’acceptabilité sociale des technologies de décarbonation de l’énergie à l’ombre de la dépendance au nucléaire », Énergie-environnement-Infrastructure, Les revues LexisNexis, Vol. 4, 24–29.
Desvallées, L, 2021, « Low-carbon retrofits in social housing: Energy efficiency, multidimensional energy poverty, and domestic comfort strategies in southern Europe », Energy Research & Social Science, Vol.85, 102413, Doi: 10.1016/j.erss.2021.102413.
Desvallées, L, 2021, « Identificación, localización y caracterización de la vulnerabilidad energética a nivel de sección censal en el municipio de Barcelona », Scripta Nova, Vol.25, n°1, 10.1344/sn2021.25.30257
Desvallées, L, Coutard, O., Rutherford J., 2020, « The politics of domestic energy vulnerability in the Barcelona region, between deconfinement and reconfinement », Geoforum, Vol. 116, 201-210, Doi: 10.1016/j.geoforum.2020.08.009
Chapitres dans des ouvrages collectifs (3)
Haine, J, Desvallées, L, 2025, « Le chaud et le froid, déterminants de l’exposition à l’(in)confort thermique », article commandé dans le cadre d’un chapitre de l’ouvrage collectif Penser la chaleur et le froid, direction Antoine Fontaine et Laurence Rocher, Presses des Mines, ISBN : 978-2-38542-697-2 accessible ici.
Desvallées, L, 2024, « Précarité et mobilité », In de Fontenelle, L, Martin, S. (dir), Le droit des mobilités, Lexis Nexis, accessible ici.
Desvallées, L, 2014, « Quand les réseaux de pro et d’anti-REDD construisent un outil de gouvernementalité environnementale », in Arnauld de Sartre, X, Castro-Larrañaga, M, Dufour, S, Oszwald, J (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bern, P.I.E. Peter Lang, ISBN : 9782875741974, accessible ici.
Contributions scientifiques extra-académiques
Formation « Énergie », module thématique destiné aux journalistes non spécialisés de Radio France, sur le thème « Les usages de l’énergie », le 9 juin 2023, à la Maison de Radio France.
Animation de la table ronde « l’urgence des transitions énergétiques » avec Teva Meyer, au 34e Festival International de Géographie de Saint-Dié des Vosges le 29 septembre.
Invitation au débat « La crise énergétique repousse-t-elle la sortie de la pauvreté ? », table-ronde de l’émission « Le Temps du Débat », sur France Inter, animée par Emmanuel Laurentin, le 18 octobre 2022. Disponible sur : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/la-crise-energetique-repousse-t-elle-la-pauvrete-7305255
Intervention dans le magazine Vox Populi sur Arte, sur le thème « Espagne, haute tension sur les factures électriques », le 28 Avril 2018. Disponible sur : https://www.arte.tv/fr/videos/078527-001-A/vox-pop/